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Larbi Zagdouni: ‘‘La crise hydrique interroge nos choix et orientations’’

Noureddine Hassani
Larbi Zagdouni, ancien enseignant à l’IAV Hassan II ©MAP
Larbi Zagdouni, ancien enseignant à l’IAV Hassan II ©MAP
Larbi Zagdouni, ancien enseignant à l’IAV Hassan II, commente, dans cette interview, le bilan des politiques agricoles des dernières années et livre ses réflexions sur les moyens d’assurer un développement équilibré du monde rural sur fond d’une sécheresse inédite.

BAB: Cette année, le déficit pluviométrique s’élève à 68% par rapport à une saison normale. On espère que le ciel sera clément pour les mois qui viennent. Mais dès ce mois de février, SM le Roi a pris les choses en main et impulsé un programme gouvernemental de 10 milliards de dirhams pour faire face à cette donne. Quelle appréciation faites-vous de cette réactivité? Pensez-vous que ces financements pourront atténuer l’impact de cette crise?

Larbi Zagdouni: L’annonce dès la mi-février du programme en question se doit d’être soulignée; elle atteste d’une réactivité inédite comparativement aux conjonctures de sécheresses que notre pays a dû subir durant les soixante dernières années. En intervenant à ce stade du déroulement de la campagne agricole, le programme gouvernemental devrait permettre de réduire les pertes que le secteur agricole ne pourra malheureusement pas éviter. En effet, s’il est permis de considérer que la production des céréales d’automne (blé tendre, blé dur et orge) et des légumineuses alimentaires à graines d’hiver (fève, lentilles) est quasiment perdue, la composante destinée à la préservation du capital animal du premier axe du programme devrait avoir des effets bénéfiques. C’est que dans notre secteur agricole, l’élevage revêt une importance vitale pour la quasi-totalité des exploitations agricoles, dont les pertes occasionnées lors des sécheresses les impactent fortement pour plusieurs années. La pertinence, l’efficacité et l’impact de cette composante du programme seraient beaucoup plus probants et autrement plus appréciés avec une pluviométrie plus clémente durant le reste de la campagne agricole en cours.

Concernant le budget de 10 milliards de dirhams consenti à ce programme, il traduit, certes, un effort substantiel et appréciable des pouvoirs publics en faveur du secteur agricole; son objectif étant “d’atténuer les effets du retard des précipitations, d’alléger l’impact sur l’activité agricole et de fournir de l’aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés”. Ceci étant, l’analyse de sa conception, de la répartition de son budget et de la durée prévue pour son exécution permet d’émettre quelques observations.

Tout d’abord, il y a lieu de constater que les concepteurs du programme ont perdu de vue l’attention qui devrait être accordée à la préservation du capital forestier. Pourtant, il est communément admis qu’en situation de sécheresse, ce patrimoine se trouve soumis à des prélèvements autrement plus préjudiciables qu’ils le sont déjà.

Concernant les interventions inscrites dans le programme, leur lecture laisse penser qu’il s’agit d’un programme où seuls les agriculteurs et les éleveurs et donc les ménages agricoles sont concernés. Autrement dit, les ménages ruraux non agricoles dont les membres tirent leurs revenus de leur travail comme salariés agricoles ne le sont pas. Au mieux ils le seraient d’une manière très marginale. Aussi, le programme aurait gagné à intégrer un axe dédié spécifiquement à la réalisation de divers travaux d’aménagements productifs, antinomiques de l’assistanat, qui soient générateurs d’emplois et de revenus aux ruraux les plus démunis. Bien plus que la seule réhabilitation des périmètres de petite et moyenne hydraulique pour laquelle le programme prévoit un budget de 255 millions de DH sur les 3 milliards de DH consacrés à l’axe relatif à “la protection du capital animal et végétal et la gestion de la rareté des eau”.

Au-delà de l’actuelle campagne, ce programme pourra-t-il préserver les acquis sur le moyen et long termes surtout que le stress hydrique semble s’éterniser?

Étant conçu pour ne couvrir que 9 mois seulement, ce programme ne semble pas avoir intégré un impératif majeur: celui de soutenir le secteur agricole durant la prochaine campagne. D’autant plus que son démarrage se fera sous des conditions particulièrement contraignantes,  notamment en raison de la baisse sans précédent des disponibilités en eaux superficielles (dont les retenues des barrages) et souterraines, mais aussi de l’épuisement des stocks et de la trésorerie de pans entier d’une composante fondamentale de l’agriculture marocaine: celle des exploitations familiales.

Concernant l’impact du programme, les informations disponibles ne permettent pas d’en avoir une appréciation objective à ce stade de sa mise en œuvre. Ceci étant, le fait que 10% de son budget soient mobilisés à travers une institution d’assurance (Axe 2) et 60% par une institution de crédit  (Axe 3) laisse penser que des pans entiers des exploitations agricoles non clientes de ces deux institutions sont de ce fait exclus des bénéficiaires potentiels des interventions prévues au titre ces deux axes du programme. Au mieux, ces exploitations n’en bénéficieraient qu’indirectement et de manière très marginale. Ceci étant, l’impact de l’exécution du programme dans son ensemble dépendra pour beaucoup de sa gouvernance.

Si des résultats ont été probants sur le pilier I du Plan Maroc Vert (PMV) visant le développement d’une agriculture à haute valeur ajoutée, le bilan laisse plutôt à désirer en ce qui concerne le pilier II qui vise à jeter les bases d’une agriculture solidaire et à faire de l’agriculture un levier de lutte contre la pauvreté. Le PMV a-t-il profité aux grands exploitants plus qu’aux petits paysans qui forment quand même plus des trois quarts des exploitations agricoles ?

En termes de production, des progrès indéniables ont été effectivement réalisés et dans diverses filières, notamment celles dites à haute valeur ajoutée et qui ont dans l’essentiel pour vocation l’export. Ces progrès sont le résultat d’abord de l’importance de l’investissement consenti au profit de ces filières pour lesquelles, faut-il le rappeler, l’État a mis à la disposition des opérateurs privés un important patrimoine foncier appuyé par un dispositif de subventions des plus incitatifs. Les progrès enregistrés tiennent beaucoup à une conjoncture climatique plutôt clémente et à l’extension de l’irrigation privée par le recours aux ressources en eau souterraines. Mais au vu de la situation de pénurie d’eau à laquelle notre pays doit désormais faire face, il y a fort à craindre quant à la durabilité de tels progrès.

De ce point de vue, on peut donc considérer qu’afin d’accroître la compétitivité des exportations marocaines sur des produits à forte valeur ajoutée, le PMV a promu, à coups de subventions et d’incitations foncières, des filières grandes consommatrices d’eau, et que le doublement ou le triplement du volume des exportations de tel ou tel produit doit être apprécié à l’aune de la souveraineté hydrique du pays.

Concernant l’agriculture dite sociale et solidaire objet du pilier II du PMV, elle n’a absolument pas bénéficié des mêmes largesses que celles accordées aux entreprises qui constituent le noyau dur du pilier I. En fait, la conception du PMV n’a fait que consacrer le traitement dualiste de l’agriculture marocaine. Une conception où la lutte contre la pauvreté est affichée comme l’objectif ultime des interventions du pilier II. Comme si l’agriculture familiale, qui représente  par ailleurs la majorité écrasante des exploitations agricoles que compte le pays, est inapte à être, elle aussi, productive et compétitive. Du fait de son poids et de ses attributs sur les plans économique, social et environnemental, l’agriculture familiale devrait être érigée au rang d’objet de politiques publiques à part entière.

Le système d’Agrégation et la «Génération Green 2020 – 2030» sont deux programmes novateurs de la politique agricole qui s’attaquent à des problèmes structurels des exploitations agricoles au Maroc, comme le morcellement, la fragilité et le manque de perspectives. Que pensez-vous de leur potentiel dans la modernisation des structures agricoles ?

D’abord, le système d’agrégation, qui est une forme d’agriculture contractuelle, n’est pas le fait du PMV; il se pratique depuis bien longtemps: cultures sucrières, cultures oléagineuses, multiplication de semences sélectionnées, production laitière… Le PMV a cherché à l’étendre mais sans grand succès, malgré tous les efforts consentis en termes de législation, d’organisation professionnelle, de financement, d’incitations financières... A titre d’illustration, l’expérience des unités de conditionnement des dattes et de trituration des olives qui devaient permettre aux petits et moyens producteurs une meilleure commercialisation de leurs produits peine à réaliser les objectifs escomptés. L’échec de telles expériences et de bien d’autres révèle un problème récurrent: celui de la qualité de la préparation et de la conception des stratégies, programmes et projets, de plus en plus externalisés en faveur d’“experts” et de cabinets d’études et de conseil étrangers, qui les réalisent souvent sous l’emprise de l’urgence et de la précipitation. 

En faisant de “La priorité à l’élément humain” un de ses deux fondements, la “Génération Green 2020 – 2030” semble traduire une inflexion de la politique agricole en faveur de “l’agriculture sociale et solidaire”, objet du pilier II du PMV. Quatre axes d’intervention traduisent cette inflexion: la création d’une nouvelle génération de classe moyenne agricole; la promotion d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles, l’institution d’une nouvelle génération d’organisations agricoles et l’offre d’une nouvelle génération de mécanismes d’accompagnement.

“L’agriculture sociale et solidaire” devrait aussi pouvoir tirer profit des axes d’intervention liés au second fondement de cette stratégie, à savoir “la pérennité du développement agricole”, qui projettent, entre autres, de s’attaquer aux problématiques de commercialisation et de valorisation des produits agricoles et de la résilience agricole.

Reste à espérer que la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie saura éviter les écueils ayant entaché les expériences antérieures et intégrer l’impérieuse nécessité de veiller à la préservation de la souveraineté hydrique et alimentaire du pays.

Plusieurs projets de dessalement de l’eau de mer commencent à voir le jour, notamment à Laâyoune et Agadir et d’autres sont dans le pipe comme la grande centrale de Casablanca. En plus de fournir de l’eau potable aux aires urbaines concernées, que pensez-vous du potentiel de ces infrastructures dans l’irrigation des terres agricoles? Le dessalement de l’eau de mer pourra-t-il être l’axe central de notre politique hydraulique, après la construction des barrages qui a donné ses fruits ces dernières décennies? 

Concernant le dessalement de l’eau de mer, les donnes actuelles et celles à venir, à la fois d’ordre démographique et climatique, recommandent d’y investir d’une manière prioritaire pour assurer l’approvisionnement du pays en eau potable.

Quant au dessalement de l’eau de mer pour l’irrigation des terres agricoles, il reste discutable à plus d’un titre: Quel en est le coût de production ? Quel en serait le prix de vente? Son accessibilité pour quels usagers ? Pour produire quoi ? Pour quel marché ? Pour quels consommateurs ? Quel impact environnemental sur le milieu marin ? … Ne devrait-on pas investir davantage pour la réutilisation des eaux usées pour les usages domestique et agricole ?

L’idée de dessaler de l’eau pour un usage agricole est sous-tendue par la même logique qui prévaut encore dans notre pays: celle d’investir encore pour augmenter l’offre d’eau, moyennant la construction de nouveaux barrages, alors que les retenues des nombreux barrages existants se remplissent de moins en moins et où d’importantes superficies situées à l’aval de certains d’entre-eux attendent encore d’être aménagées, équipées et mises en eau. Aussi, la crise hydrique et hydraulique actuelle et les risques à venir sous l’effet du changement climatique, ne devraient-ils pas nous amener à agir sur la demande et à s’interroger sur les orientations et les choix suivis jusqu’à présent par le secteur qui en est le gros consommateur: l’agriculture ? La déclinaison des paradigmes fondateurs et des orientations stratégiques portés par le Nouveau modèle de développement en politiques sectorielles nous offre une réelle opportunité pour adopter un modèle rénové pour une agriculture résiliente, au service de la souveraineté alimentaire de la nation.

“Gouverner c’est pleuvoir”. La campagne agricole, et avec elle toute l’économie nationale, restent suspendues au ciel. Quelles sont les conditions à réunir pour assurer cette transition qui n’a que trop tardé d’une agriculture vulnérable et dépendante de la pluviométrie, à une agriculture résiliente ?

L’importance économique et sociale de l’agriculture marocaine est couramment étayée par trois indicateurs: sa contribution à la richesse nationale, à l’emploi total et à l’emploi rural. Une autre lecture de ces indicateurs permet de l’appréhender sous d’autres angles et de dégager des pistes de réflexion et des voies d’action de nature à réduire ses fragilités et renforcer sa résilience.

Notre agriculture reste de faible productivité: bien qu’elle mobilise près de 38% de l’emploi total, elle ne contribue qu’à hauteur de 12 à 14% du PIB. A défaut d’une diversification de l’économie rurale, l’agriculture demeure la principale source de revenu des ménages ruraux et le premier pourvoyeur d’emplois (avec près de 78%). Revenus et emplois qui restent souvent volatiles et précaires en raison notamment: de ressources limitées en terres de culture (quelque 9 millions d’hectares de superficie agricole utile) pour une population rurale au demeurant bien nombreuse (avec près de 38% de la population marocaine et 1,6 million d’exploitations agricoles) et de la forte dépendance du secteur des conditions climatiques qui sont elles-mêmes structurellement hautement aléatoires (le territoire national étant très largement constitué de zones arides et semi-arides).

Il est établi qu’“une croissance forte n’est pas envisageable à long terme au Maroc sans des gains de productivité sensiblement plus rapides que ceux observés actuellement”. De même, l’expérience internationale montre que ce sont les pays qui ont le plus progressé en matière de transformation structurelle et de diversification économique qui ont réussi à accroître la productivité de leur agriculture.

Comment peut-on réaliser cette transformation structurelle que vous évoquez de manière à favoriser le développement rural? 

Dans notre contexte, ces enseignements recommandent une plus grande diversification des activités économiques en milieu rural, de manière à offrir aux ruraux de nouvelles opportunités d’emplois et de revenus. La finalité étant de les rendre moins dépendants de l’activité agricole et moins exposés aux risques inhérents à sa volatilité. Le développement de divers secteurs pourrait y contribuer: l’industrie agroalimentaire, le tourisme rural, le transport pour améliorer la mobilité, les énergies renouvelables, la pêche.. La diversification des activités économiques en milieu rural est un puissant levier de la pluriactivité, laquelle constitue un des déterminants de l’émergence et l’élargissement des classes moyennes rurales.

Toutefois, cette transformation structurelle de l’économie rurale requiert des territoires ruraux viables et attractifs. En servant de support à une urbanisation intermédiaire, les centres ruraux émergents sont de nature à dynamiser l’économie rurale, à améliorer la gouvernance des liens urbain-rural et à servir de levier de modernisation de l’agriculture.

Faut-il donc revoir notre conception de l’agriculture qui est le premier secteur d’activité? De quelle manière peut-on l’améliorer?

Concernant l’agriculture, l’amélioration de sa contribution à la croissance économique globale du pays a pour corollaire l’accroissement de sa productivité qui dispose d’un large potentiel (dont celui des céréales en particulier) qui reste à valoriser. Dans notre contexte, elle devrait être recherchée à travers: i) l’introduction des technologies modernes, le développement des infrastructures agricoles et l’amélioration des services logistiques; ii) la consolidation de l’agriculture familiale par un renforcement de ses capacités; iii) l’amélioration de la commercialisation et de la valorisation des produits agricoles; iv) le déploiement de programmes d’adaptation au changement climatique pour une agriculture plus résiliente, moyennant les actions d’aménagements hydro-agricoles et d’amélioration de la gestion de l’irrigation, de conservation des eaux et des sols, d’aménagements forestiers et pastoraux et de sécurisation des droits de propriété et d’usage.

Tout cela pour rappeler que dans notre contexte, développement agricole et développement rural sont intimement liés; ils doivent impérativement aller de pair. Nous avons beaucoup fait au titre des équipements et services sociaux de base en milieu rural à travers les programmes d’approvisionnement en eau, d’électrification et de désenclavement notamment. Mais il reste beaucoup à faire en faveur de l’économie agricole et rurale. 

Le Maroc commence à adopter le semis direct, une technique de culture sans labour. Grâce à une initiative de l’OCP, les projets pilotes ont donné des résultats significatifs, notamment en termes de tolérance au stress hydrique, de préservation du sol et d’amélioration de l’homogénéité du couvert végétal. Que pensez-vous de cette technique et de son potentiel de généralisation?

La technique du semis direct a sa place dans notre pays. Elle fait partie des pratiques relevant de l’agriculture dite de conservation qui repose sur trois piliers: la réduction voire la suppression du travail du sol, la couverture permanente du sol, la diversification de la rotation des cultures.

Comme son nom l’indique, cette technique consiste à semer sans travail préalable du sol et donc directement sur les résidus de la culture précédente. De ce fait, ses avantages sont de trois ordres: limitation de l’érosion, réduction des charges de production (notamment celles inhérentes à la mécanisation) et augmentation de l’activité biologique du sol, contribuant ainsi à la préservation de la biodiversité. 

Au vu des conditions prévalant dans nos zones agricoles arides et semi-arides (faiblesse des précipitations, érosion par ruissellement ou éolienne active, appauvrissement des sols du fait de la monoculture), l’introduction de cette technique paraît tout à fait opportune. Encore faut-il que les conditions nécessaires à son adoption et à son efficacité soient réunies. En fait, il s’agit plus d’un package technique (itinéraire technique) dont le semis direct n’est qu’une composante. Or, avec le système céréaliculture-élevage qui domine dans ces zones, les besoins et les prix des aliments de bétail amènent les agriculteurs à prélever, par le pâturage, le maximum des résidus des cultures après récolte, et la succession voire la monoculture céréalière, antinomique de rotation diversifiée, a tendance à se généraliser. De plus, les tracteurs du parc actuel manquent de puissance et le coût du semoir reste élevé. Conditions qui ne répondent pas aux prérequis du semis direct et qui feront que les programmes pour sa diffusion et son adoption par les agriculteurs devront s’inscrire dans la durée.

Le quinoa est une légumineuse réputée pour sa résistance à la sécheresse. Dans l’Oriental, les agriculteurs commencent déjà à s’y adonner. Pensez-vous que c’est une culture alternative qu’il faut encourager?

Originaire des hauts plateaux des Andes d’Amérique Latine, cette culture a été introduite en 1999 dans la province de Khénifra dans le cadre d’un projet de coopération mené par une équipe multidisciplinaire de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II. C’est une culture assez rustique et réputée pour sa haute valeur nutritionnelle. Elle pourrait être développée dans certaines zones agro-écologiques appropriées à l’instar des produits de terroir. De la sorte, elle contribuerait à la diversification des sources de revenus dans ces zones. Sinon, la qualifier de culture alternative me paraît inapproprié !