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Si les moyens de transport ne manquent pas au Portugal, autobus dernière génération, taxis de luxe, autocars décapotables et autres, le Tuk-Tuk reste, sans conteste, le moyen le plus prisé par les visiteurs de Lisbonne, la ville aux 7 collines.
Certes, le Tuk-Tuk est un engin aussi modeste soit-il en apparence par rapport aux autres moyens de transport existants, mais ne peut passer inaperçu par les touristes et visiteurs de la ville, de par son originalité et sa structure. Pour connaître le secret d’un tel succès, il était plus que primordial de s’adresser directement aux professionnels de ce secteur. Rebeca, une jeune étudiante de 23 ans, d’origine portugaise, tout sourire, a bien voulu se confier à “BAB” et fournir la recette magique du Tuk-Tuk.
Un moyen de transport pratique et tout terrain, pentes, descentes et ruelles étroites, facile de surcroît à garer là où on se trouve, il reste sans nul doute le mieux adapté, dit-elle.
Sa capacité de traverser les plus petites ruelles de la ville et d’assurer aux clients une bonne aération, puisqu’il est entièrement découvert ou presque, en fait un moyen de choix tant convoité par les touristes.
Petite visite guidée
Toutefois, ces multiples avantages ne peuvent faire oublier le coût de la promenade qui revient beaucoup plus cher, en comparaison avec les autres moyens de transport. Le voyage est compté à l’heure (70 euros par heure en moyenne), négociable tout de même.
Rebeca, lauréate des beaux-arts, elle profite de la période de grandes vacances, marquée par un flux massif de touristes de tout bord, pour y travailler, faire des économies et pouvoir financer ses études supérieures.
“Le diplôme des beaux-arts dans la poche, j’ai senti que quelque chose manquait à ma formation. Réflexion faite, j’ai opté pour le théâtre et le cirque où je poursuis actuellement mes études en 2ème année en Espagne”, a-t-elle expliqué, le temps d’une visite guidée en Tuk-Tuk. Le sourire qu’elle s’efforce de garder tout au long du trajet, éthique du métier oblige, cache mal ses souffrances et sa douleur profonde. Mais, des fois, elle laisse libre cours, volontairement ou inconsciemment, à ses émotions et se révolte pacifiquement contre son destin.
Sans bourse, ni ressources, elle dit devoir travailler dur pour subvenir, au cours de l’année, à ses propres besoins: Hébergement, nourriture, fourniture, transport et la liste est longue, sans demander de l’aide à quiconque. Pour gagner plus, elle doit travailler dur et sacrifier toute la journée au boulot, pas de répit.
Pour ce qui est du butin du travail, la grande partie de l’argent gagné revient, selon elle, à la société qui l’emploie, “je travaille seulement en contrepartie de commissions pour chaque tour fait”.
Lasse et épuisée, poursuit-elle, “je sens que je n’ai plus de force pour continuer dans ce travail. Une fois la rentrée universitaire commencée, je pense que n’y mettrai plus jamais les pieds. Ma grande vocation, c’est le théâtre et le cirque, je tâcherai de m’y concentrer à fond”.
La petite heure s’est vite terminée, à travers les différents quartiers et sites parcourus, mais ce n’est pas encore fini pour Rebeca, chauffeur et guide à la fois. Elle doit encore poursuivre sa besogne à la recherche de nouveaux clients désireux de connaître la face cachée de l’histoire de Lisbonne, la cité aux mille couleurs. Elle promet, la prochaine fois, lors d’une éventuelle autre visite guidée, de nouvelles découvertes sur les multiples merveilles de la capitale, dont les anciens quartiers historiques, les monuments emblématiques, les vieilles murailles de la cité ancienne, la magie des ruelles tortueuses et les vues panoramiques du haut des collines.