
La rentrée politique 2019-2020 a été marquée du sceau du changement et du renouveau puisqu’elle est intervenue sur fond de renforcement et de restructuration de l’architecture gouvernementale et d’inauguration d’une étape nouvelle dans le processus de développement du Royaume, qui devra capitaliser sur les acquis obtenus, parachever la dynamique de réformes en cours et corriger les dysfonctionnements observés.
Placée sous le signe de la responsabilité et du sérieux, cette rentrée prend pour fondement le discours de SM le Roi Mohammed VI, à l’occasion du 20e anniversaire de Son accession au Trône, dans lequel le Souverain avait chargé le chef de gouvernement de soumettre à la Haute Appréciation Royale, des propositions visant à renouveler et enrichir les postes de responsabilité, tant au sein du gouvernement que dans l’administration, l’objectif étant de mettre à contribution des profils dotés d’une nouvelle mentalité, en mesure d’accompagner la dynamique actuelle de développement.
Plus de deux mois après ce discours, la mission est accomplie. Six nouveaux ministres ont rejoint l’équipe gouvernementale, au moment où 19 autres, dont 8 secrétaires d’État, ont quitté le
gouvernement.
Le resserrement de l’organigramme gouvernemental permet à ce dernier de gagner en cohérence et en complémentarité, comme il contribue à rationaliser l’action publique, à clarifier les responsabilités et à favoriser les économies.
De grands plans sectoriels pour promouvoir le développement
L’Exécutif a ainsi été revu en profondeur, dans son architecture, ses profils et ses missions, afin de pouvoir participer, efficacement et effectivement, à la préparation et la réalisation d’une nouvelle génération de grands plans sectoriels, cohérents et harmonieux, susceptibles de servir de pilier au futur modèle de développement, ainsi qu’à la formulation de réponses appropriées aux préoccupations et attentes des citoyens.
En fait, l’actuelle équipe gouvernementale est appelée à relever les enjeux et défis, internes et externes, de l’étape nouvelle dont Sa Majesté le Roi a esquissé les contours lors du dernier Discours du Trône, notamment l’enjeu de la consolidation de la confiance entre les citoyens, dans les institutions nationales qui les rassemblent et dans un avenir meilleur.
Il s’agira également de remporter le défi de l’ouverture et du refus du repli sur soi, de celui de l’accélération économique et de l’efficacité institutionnelle, et enfin le défi de la justice sociale et spatiale pour parachever l’édification d’un Maroc porteur d’espoir et d’égalité pour tous.
Dans Son discours à l'occasion de l'ouverture de la 1ère session de la 4ème année législative de la 10ème législature (11 octobre 2019), Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait assuré qu’il incombe au gouvernement, au titre de la nouvelle étape qui s’amorce, “de mettre au point des plans rigoureux sur la base desquels les décisions et les projets, de portée nationale, régionale ou locale, pourront être soigneusement conçus, minutieusement réalisés et suivis sur le long terme”. Le Souverain avait estimé dans Son discours que “les décisions prises, si justes soient-elles, les projets programmés, si rigoureux soient-ils, dépendent, pour leur exécution, de la disponibilité de financements suffisants”.
Il en ressort que le succès de cette étape nouvelle requiert une implication unanime et effective de la classe politique (gouvernement, parlement, partis politiques), des organisations de la société civile, mais aussi du secteur privé, en particulier sur le plan du financement.
Modèle de développement: une commission ad hoc pour rectifier le tir
Est ainsi primordiale l’implication non seulement des institutions de l'État et des élus, mais aussi du secteur privé, plus particulièrement des organismes de financement, en l’occurrence du secteur bancaire qui constitue la clé de voûte de toute stratégie de développement.
L’heure est à l’action et à la fédération des efforts pour entamer cette étape nouvelle qui implique également une réévaluation et une actualisation du modèle de développement national qui a montré, comme l'a affirmé à maintes reprises le Souverain, “son incapacité à satisfaire les besoins croissants des citoyens, à réduire les inégalités sociales et les disparités
spatiales”.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait, dans Son discours du Trône, annoncé la mise en place, à l'occasion de l'actuelle rentrée, d’une Commission ad hoc sur le modèle de développement, dans le même esprit de participation et de consultation ayant présidé aux travaux des commissions créées par le passé pour examiner des questions d'intérêt national comme la Régionalisation et la Constitution, le Code de la famille, les affaires liées à l’Instance Équité et Réconciliation (IER), etc.
La future commission spéciale devra, à la lumière des grandes orientations des réformes engagées ou en passe de l’être, dans des secteurs comme l’enseignement, la santé, l’agriculture, l’investissement et le système fiscal, élaborer des propositions visant leur perfectionnement et l’accroissement de leur efficacité, pour le bien-être économique et social des citoyens.
