L’Assemblée Générale (AG) de la Confédération Africaine de Football (CAF), qui s’est tenue le 12 mars 2021 à Rabat, a été riche en enseignements. Elle a illustré de la manière la plus éloquente l’efficacité du “soft power” érigé en composante fondamentale de l’action du Maroc pour renforcer sa projection en Afrique et à l’international.
L’AG de l’instance dirigeante du football africain a ouvert la voie au premier Marocain, en la personne de Fouzi Lakjaa, Président de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), de décrocher un siège au sein du Conseil de la FIFA. Une première dans l’histoire du football marocain.
Loin d’être un événement isolé, cette élection est l’expression de cette image d’un Maroc fédérateur, qui emploie toutes ses énergies pour permettre à l’Afrique d’occuper la place qu’elle mérite dans le concert des Nations.
La tenue de l’AG de la CAF au Maroc est en elle-même un événement qui témoigne de la place que le Maroc occupe sur l’échiquier continental comme pays facilitateur et unificateur.
Au même titre que tant d’autres atouts que le Maroc met à contribution pour faciliter l’émergence d’une Afrique intégrée, réconciliée et résiliente, le sport est un soft power capable de libérer des énergies fédératrices et d’ouvrir des raccourcis qui coupent la voie aux divisions. Les nouvelles générations du continent, qui ont vu leurs aînés payer le tribut de la désunion, aspirent à vivre dans une Afrique libérée des démons de la guerre froide. Une Afrique construite par les Africains pour les Africains.
La CAF, désormais dirigée par une nouvelle élite consciente de cette nouvelle réalité, a donné le ton en modifiant les statuts de la Confédération de sorte à ne plus autoriser en son sein que les pays souverains reconnus par l’ONU. L’autorité suprême du ballon rond africain barre ainsi la voie au séparatisme et aux entités fantoches comme la soi-disant “Rasd”, autoproclamée par les sécessionnistes du polisario sur le sol algérien.
La décision est annonciatrice de changement de paradigme puisqu’elle coïncide avec l’élection du magnat sud-africain Patrice Motsepe à la tête de la CAF. Motsepe n’est autre que le gendre du président sud-africain Cyril Ramaphosa. Il fait partie de cette élite sud-africaine qui œuvre pour faire du pays arc-en-ciel un acteur d’intégration continentale.
La coordination en bonne intelligence entre le Maroc et l’Afrique du Sud sur la nouvelle direction du football africain est fondatrice. Elle montre comment le soft power peut faciliter le changement positif et corriger des anomalies créées et nourries par des considérations idéologiques qui n’ont plus aucune raison d’être dans cette nouvelle Afrique dont les contours se dessinent.
A la faveur de sa force de frappe économique qui se déploie dans de nombreuses contrées du continent avec un accent sur le développement humain, sa contribution connue et reconnue aux efforts de maintien de la paix et son apport précieux à la lutte contre la radicalisation à travers la propagation d’un Islam modéré et tolérant, le Maroc aura tout à gagner de ce soft power qu’il maîtrise désormais et qu’il met au profit de son continent d’appartenance.